Je suis maintenant en route pour le Pérou, direction Puno, au bord du lac Titicaca, pour la découverte des mystérieuses îles flottantes (mmhh, miam ?! ;-) En plus c'est vrai, elles se mangent !). Les îles Uros portent le nom de leurs premiers habitants, aujourd'hui disparus. Les Uros auraient initié ce mode de vie, au 15e siècle, pour échapper aux Incas. C'est une autre tribu qui les peuple maintenant, les Aymaras, les Uros ayant disparu dans les années 50.
Le passage de frontière entre la Bolivie et le Pérou se fait à pied, en traversant un petit pont. Des sortes de tricycles-taxis proposent la traversée pour ceux qui ont de gros bagages.
Au premier coup d'oeil, pas de changement évident entre les deux pays, même si en théorie le Pérou est plus riche. J'arrive sous des trombes d'eau à Puno, je suis déposée seule, de nuit, à l'extérieur d'un terminal désert, le chauffeur de bus ne semble pas rassuré de ma situation, du coup moi non plus. Il tient à m'appeler un taxi, négocie le prix avec le chauffeur et note son numéro d'immatriculation en cas de problème. En ce qui concerne les taxis au Pérou il faut faire un minimum attention, il a eu des cas d'enlèvements avec complicité des chauffeurs. Bon mais avec l'aide du chauffeur de bus j'arrive sans encombre à l'auberge.
Le but de ma venue à Puno ce n'est donc pas la ville, qui n'a rien d'extraordinaire, mais la visite des îles flottantes d'Uros. Pour ce faire je monte à bord d'une petite embarcation au port. On visite d'abord une petit île où vivent 7 familles. Là, tandis que nous sommes assis sur des monticules de roseaux, un homme de l'île nous explique comment tout cela fonctionne.
Il faut environ un an pour construire une petite île comme celle-ci ! Sa durée de vie est de 10 à 20 ans. Elles font environ 3 mètres de hauteur. Plusieurs familles partagent une île, on raconte qu'à l'époque, si une querelle éclatait, ils coupaient l'île en deux pour se séparer si cela le nécessitait. Les îles sont fabriquées à base d'un certain type de roseaux, appelés totora, dont la partie blanche, tendre, sert aussi à l'alimentation. J'ai goûté, ça n'a pas vraiment de goût mais c'est frais. Pour la toilette cette même partie, très hydratante, est également utilisée, par exemple pour se laver le visage.
Les îles Uros comptent actuellement 2000 habitants, il y a un centre de santé et une école élémentaire (pour le secondaire les enfants doivent rejoindre Puno), que voici.
Ils vivent principalement de la pêche, de leur artisanat et du tourisme. Ils ont des petits bassins de réserve de poissons sur les îles les plus grandes, comme celui-ci.
Petite touche de modernité, chaque maison est équipée d'un panneau solaire pour pouvoir regarder un peu la télévision, écouter la radio ou simplement avoir un peu de lumière la nuit.
Une visite intéressante, touristique certes mais bien rodée, et c'est ça qui leur permet de survivre aussi. A notre arrivée les stands d'artisanat ouvrent, puis on fait un petit tour en bateau traditionnel (poussé par un petit bateau à moteur) pour aller visiter l'île principale, où il est possible de manger (de la truite principalement).
Pendant le trajet, les petites filles de l'île chantent, pour récupérer quelques pièces. Cela me met mal à l'aise, que faire, donner, en sachant que si elles rapportent beaucoup d'argent les parents n'auront peut être plus vraiment "d'intérêt" à les envoyer à l'école, ou ne rien donner mais alors je n'aide personne... Le travail des enfants est très présent en Bolivie et au Pérou (en Bolivie il y a une loi assez récente qui autorise le travail des enfants à partir de 10 ans, "si celui-ci ne nuit pas à sa scolarité")... C'est très dérangeant de voir les disparités au sein du même pays. Sur le même trottoir on peut croiser des enfants en uniforme, rentrant de l'école,et d'autres vendant des choses dans la rue.
Ce sont deux petites filles bien plus chanceuses qui m'ont tenu compagnie pendant la visite. Deux petites Péruviennes en repos scolaire qui m'ont bombardé de questions ;-) ! Elles étaient très étonnées de me voir voyager seule et tenaient à me tenir compagnie. Elles avaient prévu des bonbons pour les enfants des îles, bonne idée, plutôt que de donner de l'argent, des bonbons ou des stylos ou toute autre chose utile. J'y penserais à l'avenir...
Pour l'heure, mon court séjour à Puno s'achève, je pars pour Cuzco, dont je n'ai entendu que des bonnes choses, et ce n'est plus très loin du Machu Picchu :-) !