Salta : << Restons groupés >>

Valparaiso : << Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés. Vis maintenant. Risque-toi aujourd'hui... >> Pablo Neruda
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San Pedro d’Atacama : << Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé >>
2 mai 2016

Après un court, mais intense, retour en France, je repars donc pour de nouvelles aventures en Amérique du Sud ! Comme je suis maintenant plus qu'habituée (et peut être même un peu addict) aux bus je rejoins Paris en ouibus pour mon avion au départ d'Orly !

Qu'une seule petite escale à Madrid et me revoilà à Buenos Aires, où je reste juste le temps de trouver un bus pour le nord du pays, direction Salta dite "La Linda", la belle, non loin des frontières Bolivienne et Chilienne. 22h de bus à travers des paysages très plats et verts. La nouveauté c'est l'arrêt dans une parillada (restaurant/barbecue) plutôt que la distribution de l'habituel plateau repas du soir !

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Salta se situe vraiment pas loin des zones désertiques du pays, je m'attendais à une chaleur écrasante et finalement c'est bien supportable ! Le retour fait un peu bizarre, il faut que je retrouve mes repères d'ici, que je me remette dans l'ambiance ! Et puis je retrouve l'été après 10 j passés en hiver ;-) ! Un petit tour au supermarché et je désespére déjà sur l'état des légumes. C'est assez typique, le coin légumes est déserté pendant que le boucher fait le plein.

J'en ai un peu marre des excursions et du manque de liberté qui va avec, mais je n'ai pas trop le choix pour visiter la région, ça reste plus simple et plus économique que de louer une voiture pour moi toute seule. Mon premier vrai jour sur place je pars donc en excursion pour la Quebrada de Humahuaca ! La quebrada est un profond canyon qui se trouve au nord de Salta, autour du tropique du capricorne. En un ou deux virages, la route passe d'un paysage subtropical très vert à une zone quasi-désertique où ne se trouve plus que des cactus. Les paysages sont splendides, bordés de petits villages typiques construit en adobe et bois de cactus, la roche des montagnes prend des couleurs rouges, vertes, bleues, jaunes, oranges... Cela me fait un peu penser au grand ouest américain.

Le village de Purmamarca :

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C'est la région des indiens Quechuas, certaines traditions sont encore bien présentes, les visages y sont plus ronds et plus bruns que dans le reste du pays, c'est une autre Argentine, chargée d'histoire. Ainsi les sites archéologiques sont nombreux.

C'est aussi une région de haute montagne, Salta est déjà à 1200m d'altitude, lors de l'excursion on montera à plus de 3000m plusieurs fois. Un entraînement pour la suite du voyage !
J'ai donc enfin pu essayer la feuille de coca ! On coupe les extrémités des feuilles, avec quelques unes on fait un petit paquet que l'on cale entre les gencives et la joue au fond de la bouche et on ne mastique pas, sauf si on a besoin que l'effet soit plus rapide et plus important. La salive permet d'extraire les alcaloïdes qui apportent aide respiratoire et énergie à ces altitudes ! Ça n'a pas vraiment de goût et c'est vrai que ça donne un petit coup de fouet mais ça reste léger, on est bien loin de la cocaïne. Ici la coca est déclinée sous toutes ses formes, hors la chique il y a les caramels de coca, le maté de coca, le chocolat de coca...

C'est vraiment dommage, pour ne pas dire autre chose, que notre guide nous ait plus souvent arrêté dans des boutiques touristiques que pour admirer le paysage. Si au moins il nous avait expliqué quelques petites choses... Le minibus annoncé s'est également transformé en gros bus. Pour rester dans l'ambiance touristique à fond on se retrouve à manger dans un restaurant imposé avec un groupe de musiciens traditionnels où nous attendent à la sortie une ribambelle de vendeurs ambulants. Argh ! Je retiens quand même les couleurs et les formes folles de la roche, les petits villages, et la visite d'une petite ville de l'époque précolombienne "Pucara" à Tilcara, sortie de terre par des archéologues de Buenos Aires et qui daterait du XIIème siècle. Ces cités étaient construites au sommet des collines pour une question de sécurité.

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Porte en bois de cactus :
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Ce fut l'occasion aussi de voir mes premiers lamas de près !
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La partie la plus impressionnante était la palette du peintre :
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Le lendemain deuxième excursion, cette fois-ci direction le sud pour la Quebrada de las Conchas (le ravin des coquillages) ! Avant que les Andes surgissent, il y a deux millions d'années, tout ici était recouvert par l'océan. Du coup on y découvre des fonds marins à ciel ouvert, avec des formes et des couleurs complètement spectaculaires. C'est encore plus beau que la veille ! La mauvaise nouvelle c'est que j'ai le même guide qu'hier, toujours aussi passionné... La bonne c'est qu'il y a un peu plus d'arrêts nature mais encore une fois pas les meilleurs. Il faut définitivement que je revienne un jour !

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On s'arrête ensuite à Cafayate, au bout de la Quebrada, l'autre ville du vin avec Mendoza. On visite une petite bodega, avec dégustation du Malbec et du Torrontés du vignoble, dont c'est la région de prédilection. Le Torrontés est un vin blanc très sucré qu'affectionne beaucoup les argentins, c'est un peu trop sucré pour moi, ça ressemble plus à un jus de fruit qu'à du vin.

Cette journée fut aussi l'occasion d'une belle rencontre avec un couple d'Argentins de mon âge qui logent dans la même auberge que moi et qui participent à la même excursion. Juan et Daniela ne parlent pas anglais, du coup aujourd'hui c'est 100% espagnol ;-) ! Et c'est dur... Mais super intéressant, on échange sur les traditions, l'histoire, la vie en général dans nos pays respectifs. Ils sont aussi curieux d'en apprendre sur moi et mon pays que moi sur eux et le leur. On évite le restaurant "proposé" par le guide pour aller manger au mercado, marché municipal, pour trois fois rien, en accompagnant le tout d'une énorme quantité de soda dont les Argentins sont super consommateurs. On y est rejoint par 2 Français, qui eux maîtrisent parfaitement la langue, pour aller ensuite déguster une glace... au vin. La glace au Malbec est assez étrange, le Torrontés s'y prête mieux !

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Le soir on se retrouve tous les 5 pour aller manger, à l'heure Argentine (22h), dans un restaurant très sympa connu encore que des gens d'ici, La Casona del Molino, avec musique en prime. Je goûte au Locro, une sorte de ragoût avec du maïs, et je trempe les lèvres dans le fernet surtout apprécié des jeunes Argentins, un alcool super amer qu'ils mélangent avec du coca. Ahhh, les sodas et les Argentins... Une soirée bien sympa !

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Je dois encore rester trois jours de plus à Salta, comme il n'y a pas de bus avant pour passer au Chili.

J'en profite pour visiter un peu plus la ville et ses marchés artisanaux avec Daniela et Juan (qui me font encore découvrir quelques spécialités d'ici, Salta est d'ailleurs la région d'origine des empanadas).

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Je visite également le musée d'archéologie de haute montagne. Un musée passionnant sur la culture Inca, centré sur la découverte de trois "momies" d'enfants au sommet du volcan Llullaillaco, situé dans la province de Salta, à plus de 6700m d'altitude ! Le lieu le plus haut au monde où des vestiges d'une civilisation ont été découvert. Les "momies" des enfants étaient accompagnées de nombreux objets leur appartenant. Les montagnes étaient sacrées dans la culture Inca comme dans la plupart des cultures amérindiennes d'hier et d'aujourd'hui. Ces sanctuaires devaient les protéger des maladies, de la famine... Ce ne sont pas vraiment des momies, les corps ont juste été incroyablement bien conservés à cause du froid, du manque d'oxygène et de pathogènes à cette altitude ainsi que des basses pressions. Ces enfants étaient de haute naissance et choisis également pour leur perfection physique, sacrifiés (même si à l'époque ce n'était vraiment pas vu comme ça, comme on pensait qu'ils allaient vivre dans un autre monde, tels des "dieux" qui allaient protéger le reste de la population) à l'occasion d'un changement de chef par exemple. Ces enfants étaient vénérés, ils venaient souvent des 4 coins de l'empire Inca, mariés symboliquement pour renforcer les liens entre tribus puis emmenés en haut de la montagne où on leur faisait boire une sorte d'alcool afin de les endormir avant de les enterrer, ils mourraient ensuite de froid. Un musée un peu dur donc mais passionnant sur une culture assez mystérieuse.

Je rentre de la visite pleine d'interrogations sur les Incas, et là je rencontre à l'auberge un professeur d'histoire qui me fait un cours complet sur la civilisation Inca avec frise et tout le toutim :-) !! C'était juste génial et tellement à propos ! Donc les Incas j'en parlerais un peu plus tard, quand je serais à Cuzco, la capitale de l'empire Inca. Pour l'instant il est temps de rejoindre le Chili !

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