Je quitte Vicuňa pour de nouvelles aventures en Argentine ! Comme souvent je prends un bus de nuit, entre Vicuňa et Santiago, le chauffeur devait être dopé on arrive avec plus d'une heure d'avance. Voilà, mais le truc c'est qu'il est 5h du matin quand on arrive à Santiago, pas top pour traîner seule dans le terminal, surtout que Santiago n'est pas la ville la plus sûre d'Amérique Latine. Mon second bus se prend d'un autre terminal, à moins d'un kilomètre de là, mais je préfère prendre un taxi vu le quartier, le premier bus où il y a de la place pour Mendoza est à 9h30 donc je cherche un coin un peu peuplé et j'attends.
La route est vertigineuse, c'est la fameuse route des Andes, la route 7. Elle tournicote dans les montagnes, à l'assaut des géants de l'Amérique, autant dire que c'est splendide et impressionnant. L'Aconcagua et ses neiges éternelles ne sont pas loin, de ses 6962m c'est le sommet du continent !! La route quant à elle monte jusqu'à presque 3500m d'altitude. C'est un point de passage très important entre le Chili et l'Argentine, notamment pour le transport de marchandises, depuis que la voie ferrée ne fonctionne plus, dû à des conflits entre les deux pays.
C'est une route qui date, elle était déjà empruntée par les incas, puis par l'armée de libération du Chili, sur les ordres du général San Martin, en 1817. Un passage historique en plus d'être splendide !
De l'autre côté, on trouve la troisième plus grosse ville d'Argentine, Mendoza, autour c'est la région des vins. 65% des malbecs du pays sont produits ici ! Mon auberge est vraiment économique pour l'Argentine, les excursions par contre sont toujours aussi chères, mais je n'ai pas le choix si je veux refaire un tour vers l'Aconcagua. L'auberge n'est pas très propre, les coupures d'eau courante ne sont pas rares et c'est plutôt très bruyant la nuit, mais ça fera bien l'affaire, et puis les personnes qui y travaillent sont très gentilles. Mendoza ce n'est pas un coup de coeur, je ne lui ai pas trouvé beaucoup de charme, mais le but était de visiter les alentours.
Donc, le lendemain de mon arrivée, je refais la route des Andes, en mini-bus cette fois, plusieurs arrêts sont prévus. Je suis avec un groupe d'Argentins uniquement, on ne m'a pas vraiment laissé le choix d'un groupe en anglais, le guide parle très vite et avec le bruit du moteur je ne comprends pas grand chose... Heureusement, à l'arrêt, il vient régulièrement me faire un petit topo résumé ! L'Aconcagua est à 40km à vol d'oiseau, de loin on a du mal à se rendre compte de son importance, je reviendrais un jour rien que pour lui ;-) ( l'ascension prend 15 jours pour l'acclimatation) !
Et puis au point de l'inca, une source d'eau thermale souffrée, siège d'une bien jolie curiosité géologique. Dans le temps les personnes âgées venaient y faire soigner leurs os usés ! Beaucoup d'exposants pour touristes également, business, business...
Le lendemain je pense m'éloigner de ce système en allant visiter les bodegas, les vignobles, mais les visites encore gratuites il y a quelques années sont toutes devenues payantes. Je sors de la ville en bus puis je loue un vélo, ça devrait bien se passer cette fois, le terrain est plat et c'est de la route. Le premier arrêt est une vinothèque, la bottella, le propriétaire en connaît un rayon et nous fait goûter 5 malbecs du coin, tous très différents. Pour l'occasion je suis avec un couple d'Hollandais et un couple d'Argentins. J'accompagne le vin de quelques empanadas pour éviter de zigzaguer après sur le vélo ;-).
Je poursuis la visite avec le musée du vin dans l'une des plus vieilles bodegas du coin, la rurale ! En Argentine la majorité des cépages viennent de France et d'Italie, ainsi que le savoir faire. Les premiers viticulteurs étaient les immigrés italiens venus en masse en Argentine au moment du fascisme.
Je finis la journée avec la visite de la bodega Trapiche, une des plus importantes du pays en terme de production et de qualité ! C'est une des maisons qui ont fait la renommée internationale des vins du pays. Le site est sympa, au bord d'une voie ferrée qui n'est plus utilisée. En 1984 des contrôles de qualité du vin ont été légiférés, le but était de faire de l'Argentine une grande nation du vin (c'est réussi !). Avant ça le vin était transporté en train, sans contrôles de température, et durant le trajet Mendoza - Buenos Aires il était d'usage de rajouter de l'eau et de l'éthanol pour en augmenter le volume... Après la visite, la dégustation, qui est excellente !! L'occasion aussi de passer un bon moment en compagnie d'un couple d'Américains, d'Argentins et de Suisses. Le malbec est le chef de file mais il y a aussi du syrah, du pinot, du cabernet sauvignon, du merlot...
Les verres sont généreux, avec la chaleur et le vélo ça commence à taper un peu ;-) ! Voir même beaucoup une fois que je suis de retour à l'auberge. Une soirée asado est prévue mais je ne pourrais pas en profiter...
Le lendemain c'est mon habituel journée au calme avant un bus de nuit. Je papote avec un couple de Français très sympa qui traverse le Chili à vélo et un Italien. Avec l'Italien, Simone, on se rend compte dix minutes avant de partir pour le terminal qu'on est dans le même bus pour Valparaiso ! Un autre des temps fort de mon voyage qui se prépare :-) !