Notre second gros objectif de ce voyage est le célébrissime trek du W dans le parc Torres del paine au Chili. C'est plutôt simple une fois qu'on y est, mais au départ on a vraiment du mal à comprendre comment ça marche, à trouver les distances, les dénivelés, où dormir, comment s'y rendre, bref comment faire ce trek en pratique ! On se retrouve à étudier un bon nombre de blogs pour glaner quelques infos !
Très vite il ressort que la météo est LA pierre angulaire du trek, une mauvaise météo peut le rendre interminable. On a rencontré une allemande à l'auberge d'El Calafate qui en revenait et qui nous a dit que c'était "génial" si on aime la pluie, la neige, le vent, avoir froid et ne rien voir à causes des nuages... :S
Donc après une étude très attentive de la météo (même si on sait bien qu'en Patagonie tout change très vite), et comme de toute façon les refuges sont déjà tous plein peu importe quand on arrive, on décide de partir pour le parc de suite après Pépito (ah Pépito... soupir ému...). Il semble que ce soit la meilleure fenêtre météorologique ! La veille du départ on fait donc nos provisions pour le parc : 2 kilos de pâtes, 1 kilo de riz, des soupes en sachet, des barres de céréales, des fruits secs, des pommes, deux bols en plastique pour les repas !
On prend donc un premier bus pour rejoindre Puerto Natales, au Chili. En théorie 5 heures de trajet (à travers les paysages splendides de la Patagonie) mais à cause de la frontière chilienne il faudra bien 1h30 de plus. Le contrôle est interminable ! On doit remplir un papier indiquant si on transporte, entre autres, des fruits et des légumes !! Ah ben oui un gros sac de pommes pour le trek, ça pose problème ? Et bien oui !! Nos pommes resteront à la frontière ! Mais on sauve les fruits secs ! Il y a un chien à la frontière avec son petit blouson "Ministère de l' Agriculture" qui renifle tous les sacs, à la recherche de drogues bien-sûr mais on se met à imaginer qu'il recherche des fruits et des légumes ;-) !
On arrive à Puerto Natales, une petite ville beaucoup plus simple et charmante qu' El Calafate, les maisons sont en tôles, en bois, et très colorées ! Les chiliens vont s'avérer être aussi plus sympathiques que les argentins dans l'ensemble.
Sur la petite dizaine de mails envoyés aux auberges on n'avait reçu qu'une seule réponse mais très amicale !! Alejandro et sa femme Andrea, un couple adorable, nous attendent à l'hostal Dos Lagunas, une jolie petite maison en bois qui contient trois chambres pour les voyageurs. L'endroit fourmille de cartes et de photos du Parc. Alejandro nous indique où trouver le matériel de camping dont on va avoir besoin en nous disant qu'il nous fera un petit topo sur le trek plus tard !
A cause du retard du bus on a loupé la réunion qui se déroule tous les jours dans une brasserie de la ville et qui permet de récupérer toutes les infos sur le parc. On est donc bien contentes d'apprendre qu'on aura le droit à une petite réunion personnalisée !
On vise les campements gratuits (là au moins on est presque sûres de trouver de la place), il faut donc qu'on soit en autonomie complète, alors on loue :
- une tente,
- deux sacs de couchage allant jusqu'à 0°C, (on mettra nos petits sacs de couchage à l'intérieur pour gagner encore quelques degrés),
- deux karimas,
- un réchaud,
- une casserole,
- des bâtons de marche pour moi (pour sauver mes genoux d'une mort certaine ;-)).
On continue à se renseigner sur les blogs, on n'a que 4 jours pour faire un trek de 5 jours mais on aimerait bien en voir le plus possible, tout en fait. Le premier jour est censé être celui où il fera le plus beau donc on décide de le faire d'Est en Ouest pour être sûres de voir les torres, les célèbres montagnes acérées du parc, mais on trouve peu d'infos sur ce sens.
Heureusement la petite réunion d'Alejandro nous informe sur ce qui nous manque. Il nous parle de la possibilité de voir des pumas, c'est là où j'ai perdu Hélo ;-) ! Il faut qu'elle voit un puma, c'est sa nouvelle priorité !!! Mais ce n'est pas un animal qui se laisse facilement approcher. Il y a un couple d'espagnol vivant en France depuis 8 ans dans l'auberge, on est parties pour le faire dans le même sens, on les y croisera à plusieurs reprises !
En face de l'auberge on a repéré un salon de thé qui a l'air bien sympa, on ne résiste pas, on peut se blinder le bide de gâteaux on part pour un trek ;-) ! Tois parts pour deux, nous on fait les choses bien !
On prépare nos sacs, ça a l'air un peu lourd mais ça semble faisable ! On laisse tout ce dont on n'aura pas besoin à l'auberge, on y retournera pour une nuit après le trek !
Le départ est assez tôt le lendemain, on met le réveil à 6h, Alejandro est une crème et se lève pour nous préparer le petit déjeuner, même si il s'est couché à 1h du matin car il était de mariage. Il nous prête également une carte du parc qui va bien nous servir. Il faut encore 2 heures de routes (principalement de la piste) pour rejoindre le parc. L'occasion pour nous de voir nos premiers guanacos (des cousins du lama) adultes et bébés. Les torres se dévoilent au loin, c'est splendide, on sait déjà qu'on va adorer la suite !
Le bus nous dépose à l'hosteria Las Torres. Il fait un temps magnifique, lacs turquoises, torrents, glaciers perchés dans les montagnes, tout est splendide ! Notre plus gros dénivelé est pour aujourd'hui, le point de vue sur les torres est à 964 mètres d'altitude.
Les photos du départ :
Il nous faut 2 heures et demi pour atteindre le camp Chileno où on fait notre pause déjeuner puis une heure pour rejoindre le camp torres, camp gratuit où on va planter notre tente pour la nuit. C'est principalement de la montée, il fait chaud en plein soleil, nos sacs sont lourds, "on en chie mais ça va" (notre mantra), c'est trop beau :-) !
Au camp torres on monte la tente, on peut laisser nos gros sacs et monter presque à vide jusqu'au Torres, 1h30 aller-retour plus au moins deux heures sur place ! L'endroit est splendide, et très calme. On est dans les dernières à partir, on a les torres pour nous toutes seules. En fin de journée une renarde arrive, on a tout le loisir de l'observer, à la recherche de nourriture.
La nuit est froide, le terrain un peu en pente mais on est protégé du vent au moins, il souffle très fort ! La nuit reste quand même courte.
Il nous est assez difficile de sortir des sacs de couchage tellement il fait froid ! On se réchauffe vite une fois mise en route avec nos gros sacs. C'est le jour le plus difficile pour le dos, on ne peut pas déposer les sacs, on va donc devoir faire pas mal de pause pour reposer nos épaules. En repassant au Camp Chileno on peut peser les sacs, 16 kg chacune ! Normal avec tout le matériel et la nourriture qu'on transporte mais ça commence à faire !
On a de la chance il fait encore un temps superbe ! On longe le lac Nordenskjöla, turquoise ! Les paysages sont différents d'un jour à l'autre. Ça monte, ça descend sans cesse.
On voulait rejoindre le camp gratuit Italiano à la base mais à cause des sacs qu'on ne supporte plus on est obligées de s'arrêter au camp Cuernos un peu avant, payant, mais au moins on a accès à une douche et en prime une belle vue sur le lac ! Par contre comme on est dans les dernières arrivées notre terrain penche encore plus que celui de la veille ;-) !
4 Comments
16 kgs sur le dos…je sais pas comment vous avez fait !! Ça fait lourd ! C est superbe, hâte d avoir la fin du récit
Ma sœur! Ma sœur! Ma sœur! Mais tu n’as donc rien retenu du GR 20?!!!? Il faut TOUJOURS penser à l’évacuation de tout ce que tu manges juste avant et pendant le trek!!!!! TOUJOURS!!! Tu n’en parles pas mais vous avez dû souffrir…respect.
Mon frère !!! Honte à moi coach, oui j’avoue j’ai oublié le précepte sacré ! Oupsi, oupsi 😉 !
Magnifique et dur , je reprends le footing demain sinon j’aurais du mal à te suivre sans me doper. J’ai vu quelques patisseries ? Cela me rassure, gros bis ton père