Je suis de retour à La Paz, cette fois pour y rester quelques jours, toujours avec mes deux compagnes de voyage Allemandes.
On arrive sous la pluie, les rues ressemblent plus à des rivières ou à des torrents qu'à autre chose. Les embouteillages sont monstrueux, il faut dire qu'il n'y a pas vraiment de signalisation sur les hauteurs de la ville, chacun essaye de se frayer un chemin comme il peut, passer en force semble être la règle et ils ont le klaxon facile ! Je n'avais encore jamais rien vu de pareil (photo prise du bus).
L'arrivée sur La Paz depuis les hauteurs est toujours aussi impressionnante, c'est une ville tentaculaire qui n'en finit pas de grignoter les montagnes alentours pour s'étendre.
Notre première journée, on la passe principalement à flâner dans les marchés, entre les gouttes. Tout le monde vend quelque chose ici et on peut trouver vraiment tout dans la rue (comme une mamie avec une balance qui propose de se peser pour quelques bolivianos), et n'importe quoi aussi ! Ils donnent tous de la voix pour débiter ce qu'ils ont à offrir, entre ça et la circulation incessante (à savoir que le piéton n'a pas la priorité en Amérique Latine) c'est un joli bordel, c'est plein de vie :-) ! Parmi les trésors de ces marchés, les fameux tissus Boliviens sont à la hauteur de leur réputation, très colorés, joyeux, c'est un régal pour les yeux.
On traverse également le marché aux sorcières (mercado de las brujas), aux multiples amulettes, herbes et foetus de lamas qui pendent des vitrines (les foetus sont censés pouvoir protéger un foyer et sont souvent enterrés sous les fondations d'une nouvelle construction).
On trouve aussi pas mal de street art dans ce quartier.
On trouve un petit café de routard, Cafe del Mundo qui va devenir notre QG des prochains jours, on y fête le fait de pouvoir remanger ce qu'on veut ;-).
Le lendemain c'est dimanche, et surtout la fameuse journée électorale qui doit décider si Evo Morales a le droit de se représenter à la présidence ou non ! L'auberge nous prévient, ce sera ville morte ! Il n'est pas possible de se déplacer dans le pays, quasi tous les magasins sont fermés (sauf quelques magasins pour les touristes) et il est interdit de boire de l'alcool lorsque les Boliviens votent, vote qui est d'ailleurs obligatoire. Les chaînes de télévision ont envahi la place du gouvernement non loin de l'auberge. En fin de journée une issue en faveur du non se dessine fortement, le gouvernement appelle à la prudence et semble pourtant convaincu qu'un retournement de situation est possible. Evo ne veut pas lâcher son pouvoir... (Mais finalement c'est bien le non qui l'a emporté !)
Quelle étrange sensation que de se promener dans un La Paz quasi-désert et sans circulation, ça ne doit pas arriver souvent... L'air en est tout de suite plus respirable. Les montées sont rudes ici entre l'altitude et la pollution.
Dans un souci d'identité nationale, et un peu plus, le gouvernement a décidé de mettre en place cet horloge tournant à l'envers et dont les chiffres sont inversés, comme symbole de l'hémisphère sud et refus d'un ordre pré-établi par l'autre hémisphère ! Evo Morales a aussi fait pas mal de choses en faveur de l'identité indigène du pays, comme le drapeau multicolore des peuples andins qui est désormais toujours visible à côté du drapeau Bolivien, et la reconnaissance de toutes les langues parlées dans le pays.
Le lendemain Nadja part descendre la death road en VTT, cette route est surnommée la plus dangereuse du monde et maintenant fermée à la circulation (hors vélos). Je l'aurais bien accompagné mais je ne suis pas encore très en forme. On part donc avec Izzie à la découverte des miradors et téléphériques de la capitale ! Quelque chose à faire définitivement ! A terme 16 téléphériques quadrilleront la ville, pour l'instant il me semble en avoir vu 3. Les points de vue qu'ils offrent sur la ville sont très impressionnants ! On aperçoit également les montagnes enneigés au loin. Même vu d'en haut les impressions de fouillis et de pauvreté persistent. Et pourtant c'est une ville à la fois attachante et intrigante sans être vraiment belle !
Je passe mes dernières heures avec Izzie et Nadja, elles partent pour le Brésil et moi je poursuis ma route au Pérou. Cela fait plus de trois semaines que je ne me suis pas retrouvée seule... Elles vont me manquer, c'était tellement simple de voyager avec elles ! J'aurais du rester en Bolivie pendant encore 15j, près de la frontière, pour travailler dans un refuge pour singes, oiseaux, issus du marché noir... mais la turista me laisse fatiguée. Il est temps maintenant que je me pose un peu quelque part ! Et pourquoi pas prendre des cours d'espagnol ? J'ai une idée de secours pour le volontariat, une fois au Canada j'irais travailler avec des chiens de traîneaux, ce sera différent c'est sûr mais tout aussi intéressant :-) !
Ce fut une bien trop courte expérience de la Bolivie, je suis loin d'avoir vu ou vécu tout ce qu'elle a à offrir, le contact y est aussi plus difficile qu'au Chili ou en Argentine et demande plus de temps, autant de raisons pour moi d'y retourner un jour, bientôt !